« Un petit blanc pour l’apéro ».
Voilà 10 ans que j’entends cela dans mes magasins. L’apéro, le petit blanc.
Nul besoin d’être caviste pour connaitre l’apéro. Mais le caviste que je suis rêve de requin. De « grands blancs ». Sommes-nous à ce point la génération « quantité » qu’un trait de porto, une goutte de quinquina ou du vermouth ne pourraient plus nous satisfaire ? Il faut du vin (ça c’est bien !) mais « petit », comprenez « pas cher ». Pour qu’il coule en masse ! Tabernacle !
Mais, laissez-moi me souvenir d’un concept !? L’apéro, c’est bien vers 11h30, ou 19h ; avant le déjeuner ou le dîner ? Pile lorsque nos papilles gustatives sont dans la forme de leur journée !
Elles sont prêtes, là, pour se faire couvrir d’un ruisseau de saveurs, d’un fleuve d’arômes d’une mer de… bref ! J’arrête là. Je ne vous demande pas d’ouvrir le mardi soir des Silex de chez Dagueneau sur le reste de moules brazucades du dimanche ! Mais de vivre l’expérience « grands blancs ». De, juste partager 2 ou 3 verres d’un flacon «plus noble », et de le finir le lendemain. Afin de poursuivre l’expérience gustative et de constater l’évolution sur 24 heures.
J’ai bu récemment la Fresnaye (et même les Gâts) de chez Patrick Baudoin (Anjou), un Daumas Gassac blanc 2015 (Vin de pays de l’Hérault), un « Aux amis de ma sœur » de chez Jean-B. Sénat (Minervois), un Assyrtiko de chez Y. Oikonomoy (île de Crète), un Ciste de chez E. Laguerre (Roussillon) et même un « tombé-du-ciel» – St-Peray 2014 de chez J. Michel. « Oui », parce qu’avant de rentrer les 2015, on a récupéré 48 flacons de 2014 (ne me demandez pas comment !). On les croyait finis ! Non ! Et je ne pouvais pas, un an après, vous les vendre sans avoir vérifié qu’une mer de plaisirs coulerait sur vos langues. ‘fin, si vous êtes prêts à abandonner le « petit blanc » pour l’apéro et donner aux cépages blancs, et aux vignerons, une plus haute considération !
Je finirai mon billet par ces symboles, et ces mots tous attachés, ça fait bien.
#jetentelexperiencejeboisdesgrandsblancsparcequemoncavistemeditquecestbien#moules#brazucades#dagueneau
B. Locatelli