Toujours plus chers…
Depuis plus de 10 ans, j’ai pu voir les prix évoluer sur les étagères de nos magasins; de ceux des autres aussi! Ces prix, comment ne pas voir qu’ils augmentent puisque c’est moi qui les fixe?! Notre souhait a toujours été de proposer des prix en rapport avec une qualité certaine, et une idée que l’on avait du vin. Comment ça se passe ? En principe, entre Janvier et Avril, les vignerons nous font passer leur grille tarifaire « pour l’année à venir ». Ces derniers intègrent leurs coûts de « fabrication », mais pas que… Les marchés du vrac sont forcément consultés au regard des achats des négociants. Vous, votre oncle, moi, pouvons tous demain devenir « vendeur » de vin. Nous créons une marque, et achetons par exemple quelques hectolitres entre Sury-en-Vaux, Chavignol et Tracy-sur-Loire. De beaux Sauvignons en AOC Sancerre, donc. Nous apposons notre marque et revendons après telle ou telle méthode d’élevage. Forcément, l’agriculteur qui nous aura vendu le sang de ses terres n’aura pas besoin de ses bras pour les remontages ou les pigeages. Pas besoin de payer le prestataire qui viendra mettre en bouteille. Pas de chai à financer (s’il trouve un banquier), pas de barriques ou de cuves à acheter… Et bien sûr, aucun souci pour vendre son stock. En 2011, le litre de Sancerre coûtait 4,5€ environ tandis qu’il a dépassé 7€ l’an passé. La mention « mis en bouteille au domaine » peut prendre un peu de sens (sauf exceptions) vous en conviendrez! Le vigneron soumet aussi ses tarifs à la règle de l’offre et de la demande. A nous de reporter une baisse quand à la fin de l’été, certains « soldent » les rosés! C’est chose rare. La plupart du temps, les tarifs augment car « le coût » de la vie augmente, tout simplement. Mais enfin, je voudrais aussi vous donner une dernière raison, et non des moindres… Et si le vin « progressait » ? Pourquoi ceci n’est-il jamais évoqué ? Je peux vous assurer que lorsque je bois un Nine 2015 de chez J-B. Sénat, et sans faire offense aux quelques 2011 qui dorment et que j’ai mis de côté, je me dis que ce vigneron « fait » mieux, et que cette bouteille mérite effectivement d’être vendue plus cher que son ainée… Pensez-y !